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Témoignage : À la poursuite de mon destin

C’est en 2010 que la décision est prise. Je vais plonger pour l’anthroposophie en faisant le Foyer Michaël. À l’époque, je vivais à Paris et travaillais pour Wala France, la filiale qui distribue les cosmétiques
Dr. Hauschka. Je suivais un cours d’eurythmie avec Mia Boutemy et c’est elle qui m’a parlé du Foyer. 

L’année au Foyer a été une découverte : j’ai adoré la gymnastique Bothmer, l’art de la parole et le cours des fêtes. Ce fut aussi une redécouverte intense des arts : dessin, peinture, théâtre et modelage. Et c’est bien la peinture, notamment en extérieur, qui m’a marquée le plus. Je m’en souviens comme d’un temps très heureux. Si bien que six ans plus tard, après être devenue professeur Waldorf à Londres puis à Strasbourg, enceinte de mon deuxième enfant, je me suis inscrite pour l’année d’approfondissement peinture à l’atelier du Néant, avec James Della Negra. Au Foyer à nouveau ! 

Notre petite famille s’est donc installée à Saint- Menoux et cette année fut l’une des plus fécondes de ma vie sur le plan créatif. Mon projet d’étude furent les madones. Souvent dans mes peintures, les madones s’étaient invitées, alors je décidai d’en faire mon thème principal. La première que j’ai peinte fut la madone du Nord. Puis, lorsque j’ai eu mon fils Yvan, j’en ai peint plusieurs, avec les couleurs du mois où nous étions. Plus tard est venue la madone Rose, un grand format, qui reste mon chef-d’œuvre en matière de madones ! J’ai aussi peint un motif en lien direct avec mon bébé, un croissant au- dessus de la mer. 

À la suite de cette année toute particulière, la peinture a repris une place centrale dans ma vie. J’ai aussi repris un poste de professeur, et j’ai notamment donné des leçons de peinture. 

Mais cette année, c’est encore plus spécial. Je plonge à nouveau. Je plonge pour mon destin : celui d’être peintre. J’en ai rêvé pendant des années. La peinture figure parmi les éléments essentiels dont ma vie doit être remplie, et j’ai décidé de foncer ! En janvier, j’ai créé mon site web pour avoir une galerie en ligne, avec un blog. J’ai finalisé différentes commandes : set de cartes pour les fêtes de l’année (pour décorer la table des saisons), triptyque de Moïse qui écarte les eaux de la mer rouge, balançoire dans le jardin… Un écrin est aussi en fabrication pour la madone Rose, qui est maintenant accrochée dans le cabinet de la sage- femme qui m’a accompagnée lors de la naissance d’Yvan ! 

En plus des créations sur papier ou sur toile, je développe une discipline qui me réjouit beaucoup : peindre sur les murs. Ceux d’une chambre ou de n’importe quelle pièce, comme lorsque j’ai testé la technique à la maison ! Je viens de réaliser une peinture au « bar à pain » de la ferme biodynamique des Béguets. En projet, une nouvelle peinture sur le mur de l’atelier bougies à côté de l’école de la Mhotte. 

À travers mon travail, c’est la douceur que je veux rendre perceptible. Celle que l’on relègue trop souvent loin derrière. La douceur qui permet de s’ouvrir, de trouver beau et de SE LIER. Dans un modèle de société toujours plus hostile à l’humain et ses qualités d’âme, mes peintures viennent toucher, rappeler que la douceur devrait empreindre la majorité de nos actions et devenir la teinte principale de nos relations. Particulièrement nos relations avec nos enfants. Retrouver un lien par la douceur. Et retrouver un lien, c’est aussi retrouver du sens… 

Cette réflexion est le fondement d’un cours artistique que je suis en train de créer, qui s’intitule « peindre pour son enfant ». Un cours dont les fondements sont mes expériences artistiques en tant que professeur et celles en tant que mère. 

Mille projets sont en train de se déployer, à ce jour je me mets à peindre sur toile, à l’aquarelle toujours. D’abord jouer avec l’eau puis insuffler la couleur… Il faut attendre jusqu’au lendemain pour découvrir le résultat sec, et recommencer… ! 

Émilie Strac 

www.emiliestrac.fr