En passant en train près de Villers-sous-Saint-Leu, elle vit un panneau sur le toit d’un bungalow niché sous les arbres entouré d’un petit terrain qui était à vendre, elle se hâta de l’acquérir, le prix de l’immobilier était, à ce moment-là, modique ; son rêve se réalisait.
Mais les années qui suivirent furent difficiles, elle dut affronter une grande déception sentimentale et rechercher de nouveaux emplois, ce qui, du fait de son âgé, devenait de plus en plus difficile.
Enfin, par l’intermédiaire d’une amie, elle rencontra celui qui allait devenir son mari, Gilbert Dauvergne, qui était veuf depuis deux ans et s’occupait avec compassion de plusieurs animaux abandonnés. Lucie et Gilbert se marièrent six mois après leur première rencontre, ils vécurent seize ans de bonheur.
Tout en vivant dans la maison de Gilbert, on allait le week-end pique-niquer au bungalow, puis on entreprit de le transformer : le bungalow devint une petite « datcha », on ajouta une niche pour les chiens, un garage pour la voiture. Et puis, et puis…, on eut envie de vivre au plus près de la nature, et on se transporta tous, Gilbert, Lucie, les chiens, les chats, l’oiseau, à la campagne ; on s’installa définitivement dans la « datcha», pour vivre au grand air, entendre le chant des oiseaux, écouter le vent dans les branches des arbres, le jour cultiver son jardin, le potager, les fleurs et la nuit contempler les étoiles. On vit même une aurore boréale.
Ils firent aussi ensemble l’étude et la visite de la région : l’abbaye de Royaumont fondée par Saint Louis, le château de la reine Blanche de Castille, la cathédrale d’Amiens.
Gilbert mourut en 2001, mais Lucie avait la certitude de retrouver dans l’autre monde les êtres qui lui sont chers.
Lucie se retira alors dans une maison de retraite à Soisy-sous-Montmorency, où elle trouva à la fois la tranquillité dont elle avait besoin et la compagnie de plusieurs nouveaux amis. Se préparant au grand départ, elle sut mettre ses affaires parfaitement en ordre.
Sa personnalité si indépendante, sa liberté chèrement conquise n’étaient pas synonymes d’égoïsme : dans sa résidence elle était engagée dans la commission de vie et animait des groupes d’étude sur l’histoire de l’art, l’histoire, dont un sur l’impulsion des Templiers. Elle était aussi membre de plusieurs associations.
Elle fit don à la résidence d’un grand nombre des tableaux qu’elle avait peints au fil des années. Ils ornent les couloirs de tout un étage.
En soutenant la Fondation Paul Coroze ainsi que le Foyer Michaël par des dons réguliers, puis en instituant la Fondation légataire universelle, elle accomplit son idéal : être libre et apporter au mieux son aide afin que d’autres puissent être libres aussi.