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Calendrier de l’âme : Strophe de Noël

Je sens qu’est délivré de son enchantement
L’enfant spirituel dans le sein de mon âme
Dans la clarté du cœur le Verbe saint des mondes
A engendré le fruit céleste de l’espérance
Qui se répand en jubilant dans les lointains des mondes
À partir des profondeurs divines de mon être

 

Lorsqu’elles découvrent l’anthroposophie, ou un autre courant authentiquement spirituel, beaucoup de personnes se sentent renaître. Bien souvent, l’étudiant qui entreprend une formation anthroposophique le vit comme un tournant de sa vie, un nouveau départ, une nouvelle naissance existentielle. Son être profond, son enfant intérieur est comme délivré des forces qui le maintenaient inconscient.

Les forces spirituelles universelles semblent souhaiter cette nouvelle naissance, pour chacun de nous aussi.

Redécouvrons le message de renouveau que permet la vie spirituelle. Quel sentiment d’accomplissement de sentir une joie profonde en son âme. Descendre profondément en soi, dans ce qui est clair et pur en soi et l’univers nous fait le don de sa présence.

Malgré les malheurs du monde, avoir foi en soi-même et en l’humanité, grâce au fruit céleste de l’espérance. Émanant des profondeurs de mon être, ce fruit spirituel, tel un soleil, rayonne et se déploie dans l’univers. Et le monde en est – si peu que ce soit – transformé.

Ne pas perdre l’espoir, réussir à cultiver l’espérance, ce fruit céleste rayonnant par lequel l’univers est transformé, jusqu’à ses confins, c’est ce que nous aimerions vous souhaiter pour la fin de cette année et l’année à venir.

Évelyne Guilloto

Peinture : Naemi Moira Laky, www.naemimoira.ch

Formation d'eurythmie en allier Moulins Saint Menoux

Rapport d’activité 2021

L’action de la Fondation

formation d'eurythmie en Allier

Les aides aux étudiants

En 2021, l’activité bourses et prêts de la Fondation s’est normalisée. Le nombre d’étudiants aidés est passé de 67 en 2020 (répartis sur 59 bourses et 25 prêts) à 88 en 2021 (répartis sur 57 bourses et autant de prêts). Le total des bourses a reculé, de 94 550 € en 2020 à 84 800 € en 2021 ! À l’inverse, avec 68 040 € en 2021 contre 20 950 € en 2020, le montant des prêts a plus que triplé ! Cela signifie que la confiance nécessaire pour s’engager dans une formation tout en contractant une dette est revenue.

L’aide moyenne est restée stable (1 737 € contre 1 724 € en 2020). Au 31 décembre 2021, le total des encours de prêts s’est élevé à 279 512 €, en hausse de seulement 4 853 € par rapport à 2020.

Le tableau et le graphique ci-dessous donnent des détails des aides par domaine. 

Les dons

Avec 82 772 € de dons, 2021 aura été de nouveau une bonne année, malgré un léger recul par rapport à 2020 (83 727 €). Les dons orientés

plus spécifiquement vers le Foyer Michaël sont eux en nette augmentation (3 275 € contre 1 275 € en 2020). Le nombre de donateurs a encore légèrement augmenté, de 153 à 160. Un quart (39) étaient de nouveaux donateurs (contre 31 en 2020). 8 étaient d’anciens emprunteurs qui en fin de remboursement ont fait un don unique. 

Nous remercions très chaleureusement tous nos donateurs, les anciens, les nouveaux, les fidèles et les occasionnels, de soutenir la Fondation et de manifester votre attachement aux buts de la Fondation par des dons. Un remerciement spécial va à la Arcadie SA, qui a conclu en 2021 une Convention de mécénat avec la Fondation, à la SA Champagne Fleury, qui nous soutient tous les ans avec un montant important, ainsi qu’à l’Association d’Entraide libre (Chatou), qui nous a envoyé un premier don très généreux. 

Cette année de nouveau, les dons n’ont toutefois pas entièrement couvert les bourses, sans parler de nos frais de fonctionnement (voir ci-dessous). La Fondation cherche donc toujours de nouveaux donateurs.

Autres postes

Grâce à la reprise d’activité au Centre Coroze, les loyers encaissés ont augmenté significativement (99 029 €, contre 85 562 € en 2020). Avec des charges immobilières à 33 396 € (contre 34 880 € en 2020), le revenu immobilier net s’est élevé à 65 633 € (contre 50 682 € en 2020). Les placements financiers ont rapporté 18 569 € (contre 20 673 € en 2020). 

Résultat

Le résultat consolidé (siège et Foyer Michaël) est de -118 906 € (contre +21 320 € en 2020). 

Le Foyer Michaël

Pour le Foyer Michaël, 2021-2022 aura été la troisième année perturbée par la Covid-19, et avec seulement six étudiants ce fut une année particulièrement difficile. Mais l’engagement et l’enthousiasme des responsables et professeurs sont intacts et l’année 2022-2023 s’annonce bien.

La fête du cinquantenaire, prévue d’abord en 2020, puis en 2021, avait dû être annulée à cause de la Covid-19. Finalement, une grande fête, réunissant environ 250 personnes, a eu lieu le 18 juin de cette année. Les élèves ont présenté un spectacle musical, et les visiteurs pouvaient contempler dans le jardin maintes œuvres d’art exposées. 

Ces dernières années, les responsables du Foyer en lien avec la Fondation se sont beaucoup interrogés sur le statut du Foyer. Des démarches ont été entreprises envers la Fédération Pédagogie Steiner-Waldorf en France, qui ont abouti à la reconnaissance du Foyer comme première année de la formation pédagogique. Si 2021-2022 a été de nouveau une année difficile, 2022-2023 s’annonce bien, avec une dynamique renouvelée.

Parallèlement, le Foyer a fait d’importants efforts pour augmenter son offre de formation ouvert à tous publics. Les cours artistiques hebdomadaires (modelage, sculpture, gravure, peinture, cours sur les fêtes, chant, théâtre, gymnastique Bothmer) ont eu un écho très positif et ont renforcé l’ancrage local du Foyer grâce à un tissu de liens.

Le Foyer propose d’autre part des modules, généralement sur quatre jours, qui s’adressent donc aussi à un public non local. Nous vous laissons découvrir le programme riche et varié dans le dépliant ci-joint. 

Rencontre avec d’autres fondations anthroposophiques européennes

La rencontre prévue à Paris en février 2021 dans les locaux de la Société anthroposophique a dû être reportée à février 2022 en raison de la Covid-19. Elle a eu lieu peu avant le début de la guerre en Ukraine. Nous nous permettons de l’évoquer ici, même si c’est un événement qui ne concerne pas, strictement parlant, 2021. 

Outre des représentants de la Fondation Paul Coroze, neuf représentants d’organisations anthroposophiques de tailles très diverses avaient fait le déplacement : Freunde der Erziehungskunst (Allemagne), StArt International (Allemagne), Internationaal Hulpfonds (Pays-Bas), IASWECE, International Association for Steiner/Waldorf Early Childhood Education (Belgique), Fondation Sofia (Suède), Iona Stichting (Pays-Bas), la Section pédagogique du Goetheanum, le Cercle de la Haye, et la Fédération des Écoles Steiner Waldorf en France. Deux responsables de la Fondation Acacia (Suisse) ont participé en visioconférence. C’est par ce même moyen que Magali Bourcart a donné une image très vivante du mouvement de pédagogie curative en France. Pour rappel, les ministères de tutelle de la Fondation Paul Coroze sont le ministère de l’Éducation nationale (pédagogie) et le ministère des Solidarités et de la Santé (pédagogie curative). 

Évelyne Guilloto a présenté les biographies de Paul Coroze et de Simonne Rihouët-Coroze, et a fait, avec François Lusseyran, un exposé sur les particularités de la « situation spirituelle » de la France. La rencontre a cependant confirmé que les attaques contre l’anthroposophie ne sont pas spécifiques à la France, elles sévissent aussi dans d’autres pays, y compris en Allemagne.

Les membres de l’ensemble « Ici-bas », Lucien, Joseph et Marie Defèche, ont donné une soirée « Chansons françaises » très appréciée.

Maryse Rouzès a donné un aperçu des instituts de formation que la Fondation soutient, dont le Foyer Michael, l’Institut Rudolf Steiner, Didascali, Correspondance théâtre et eurythmie (avec en son sein Actéon), des formations pour l’obtention du Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole (BPREA) ou dispensées par le MABD (bio-dynamie), les formations à la biographie de Cyr Boé…, et même, exceptionnellement, à l’étranger : l’EVIE asbl (pédagogie, Belgique), la pédagogie Steiner Sao Paulo, la pédagogie curative Karl-Schubert-Seminar (Allemagne), la VisualArtSchool of Basel (peinture), l’Eurythmeum Aesch (eurythmie), et dernièrement le Youth Initiative Program (YIP, Suède)…

Concession Coroze à Sceaux

En mars 2021, la mairie de Sceaux a adressé à « Mme Richard » un courrier au sujet de la concession de la tombe des époux Coroze. Le conseil a finalement décidé de prolonger la concession de 30 ans, pour un montant de 4 000 €, laissant ainsi le choix de la suite aux générations futures.

Le Conseil

Au 31 décembre 2021, les administrateurs de la Fondation Paul Coroze étaient toujours François Lusseyran (président), Maryse Rouzès (vice-présidente), Jean Steinacher (trésorier), Jonas Lismont (trésorier adjoint), Évelyne Guilloto (secrétaire), Vivien della Negra, Bruno Denis, Alain Tessier et Dominique Schalck. 

François Lusseyran, Jean Steinacher, Jonas Lismont, Évelyne Guilloto et Claudia Achour

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Image mise en avant : Élèves de la formation d’eurythmie à temps plein dans l’Allier ; Photos : Armel Dupin

 

Allier : genèse d’une nouvelle formation d’eurythmie

Depuis quelques années déjà, une formation d’eurythmie à plein temps se crée pas à pas dans l’Allier.

Tout commence en 2015-2016 par la proposition d’« une année d’approfondissement en eurythmie ». Il s’agit d’une année de recherches et d’expériences, de découverte de l’art de l’eurythmie, pour approfondir l’anthroposophie, se mettre en mouvement, grandir, se consolider… Quatre années de cours ont ainsi lieu et 25 étudiants ont participé à ce cursus avant que cette formation n’évolue vers une formation professionnelle à plein temps sur quatre ans.

Pour cette année 2022-23, sont en formation des élèves de première et de quatrième année. La première année de cette formation garde le caractère de l’année d’approfondissement. Elle veut donner à la jeunesse la possibilité de rencontrer l’eurythmie de manière plus intense, d’en ressentir les bienfaits et les possibilités. Le but de cette année propédeutique est de donner aux étudiants un aperçu des différentes qualités et aptitudes à développer en eurythmie de la parole et en eurythmie musicale.

C’est une étape importante de la formation de l’instrument eurythmique. L’enseignement se déroule à partir des situations et des questions des participants. Le travail se fait en groupe. En même temps, les enseignants accompagnent chaque étudiant individuellement dans ses questions et son évolution personnelle.

La quatrième année est essentiellement orientée vers l’expression artistique. C’est une année de « conclusion », où les éléments de l’eurythmie musicale et poétique acquis pendant les trois premières années sont retravaillés et affinés. Les éléments de base sont repris pour améliorer la qualité des gestes et l’habileté du mouvement. Les exercices pédagogiques sont revisités.

Les étudiants et étudiantes ont un mémoire à faire sur un thème eurythmique de leur choix et un spectacle de fin d’études à préparer (élaboration d’un programme, recherche pour les costumes suivi de leur réalisation, éclairages, préparation de la tournée…). De plus, le Waldorf Institut Witten Annen (Allemagne) les invite à participer pendant trois semaines à la vie de cette grande école d’eurythmie.

Ces deux dernières années, un travail d’élaboration d’un cursus complet (quatre ans) a été fait en lien avec la Section des arts de la parole et de la musique du Goetheanum, dont nous sommes devenus membre. Ainsi, fin juin 2023, les élèves pourront acquérir leur diplôme en eurythmie !

Les deux professeurs responsables, Maria Weulersse et Anna Murbach, ont la chance d’être entourées et aidées par des collègues expérimentés. Ainsi, un collège d’enseignants en eurythmie s’est constitué, et une collaboration a été mise en place avec l’école d’eurythmie de Witten-Annen, avec Nicola Anasch comme professeure référente. Deux anciens responsables de formation, Emile et Afra Cnoops viennent soutenir et enrichir notre travail très régulièrement.

L’eurythmie étant un art qui concerne l’homme dans son entièreté, une compréhension approfondie de la nature humaine est nécessaire. Ainsi, les étudiants travaillent chaque semaine la pensée et l’anthroposophie avec Mathieu 

Weulersse. Des « semaines ouvertes » permettent des apports de Pascal Rousseau, médecin. Pendant ces stages, nous expérimentons ensemble, par le mouvement, l’homme dans ses polarités et l’eurythmie pour la vie quotidienne et la santé. Marc Cousquer vient apporter son dynamisme et ses réflexions sur les arts de la scène lors de stages d’art de la parole.

Des liens durables se sont tissés et il y aurait tant de personnes à remercier ! Sans l’élan de générosité et d’intérêt de nombreux intervenants bénévoles, cette formation ne se construirait pas avec autant de sérieux et de richesse. Hélène Porcher, notre pianiste, qui s’est pleinement engagée dans le processus, suit avec grand étonnement l’évolution de nos élèves ! Merci à la Fondation Paul Coroze, qui soutient nos étudiants et a fait un don pour le financement de la musicienne !

Cette année, les cours de la première année auront lieu au Foyer Michaël, où une salle est entièrement dédiée à notre activité. Nous sommes heureux et reconnaissants de ce nouveau tissage. Les étudiants de première année vont pouvoir bénéficier des compétences des professeurs du Foyer Michaël (cette année : chant, jardin, dinanderie et modelage). 

Nous cherchons actuellement les formes juridiques justes pour une telle initiative. Une association est en train de se créer. Cela demande du temps, une maturation lente, pour que des volontés s’unissent et trouvent les formes qui leur correspondent.

À notre époque, où l’on veut augmenter l’homme par toutes sortes d’attributs extérieurs, l’eurythmie peut être considérée comme un art à « contre-courant ». Il s’agit aussi d’une « augmentation ». Mais ici, l’augmentation ne peut se faire que de l’intérieur. Faire des efforts d’« augmentation » intérieure nous semble être une nécessité de notre temps…

Pour le collège des professeurs,
Maria et Mathieu Weulersse

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Formation d’Eurythmie à plein temps dans l’Allier

6 rue des Granges, 03210 SAINT MENOUX

Stages ouverts

Avec Pascal Rousseau, L’homme « quatre » et « trois » : du 30 octobre au 4 novembre 2022, du 20 au 24 février 2023

Avec Mathieu Weulersse, Noël et les forces du cœur : du 12 au 16 décembre 2022

Avec Marc Cousquer, art de la parole : du 11 au 13 novembre 2022, du 10 au 12 février 2023

Contact : 06 99 56 43 07, maria.weulersse@gmx.fr

 

Formation eurythmie Sorgues Allier

Correspondance Eurythmie

Formation eurythmie Sorgues Avignon

« Marie-Annick [Guerdin], Marcella [Trujillo-Becker] et [Frederico] Emilio [Lucia], trois eurythmistes professionnels, allient leur expérience, leur savoir-faire, leur vision et leur approche spécifiques afin de répondre à un besoin : ils créent un cursus d’approfondissement en eurythmie sur deux ans, à temps partiel.

Ce cursus s’adresse à ceux qui, ayant déjà une certaine expérience de l’eurythmie, souhaitent en approfondir la pratique, à titre personnel ou avec la perspective d’en faire une activité professionnelle (qu’elle soit pédagogique, artistique ou thérapeutique). 

Son objectif est de permettre l’acquisition de fondements eurythmiques solides (tant théoriques que pratiques), ainsi que de développer son instrument d’une façon à la fois graduelle et adaptée aux dispositions individuelles de chacun.

La méthodologie […] sollicite l’engagement actif de l’étudiant – travail, exercices et recherches personnels entre deux sessions […].

La validation régulière des acquis, l’évaluation du processus d’apprentissage ainsi qu’un accompagnement individuel le soutiendront constamment dans sa démarche. »

C’est ainsi que fut annoncée cette nouvelle formation en mai 2021, pour un début des cours en octobre 2021, avec seize étudiants, à la Grange des Roues à Sorgues.

Formation eurythmie Sorgues Avignon

Nous avons retraversé toutes les exigences d’une première année d’eurythmie avec beaucoup de travail personnel. Marcella faisait un cours de rattrapage pour ceux et celles qui avaient été absents pour le cours de musique, Marie-Annick aidait quelques personnes en difficulté avec des cours individuels, et Emilio nous accompagnait de son regard thérapeutique…

Le spectacle de fin d’année nous a permis de montrer ce que nous avions partagé dans chaque cours. Ce fut une année très intense ! À la fin, deux étudiantes voulant travailler à plein temps ont décidé de rejoindre la formation de Maria Weulersse dans l’Allier…

Nous recommençons cette année avec quatre nouvelles personnes ayant déjà beaucoup pratiqué l’eurythmie et désirant approfondir cet art dans leur vie personnelle. La nouvelle saison commencera en septembre avec seize étudiants, comme la première année avec des sessions mensuelles sur un weekend. 

Nous remercions la Fondation Paul Coroze pour son soutien et espérons que cette collaboration absolument nécessaire pourra continuer et s’approfondir dans l’avenir aussi pour les personnes d’un âge un peu plus avancé…

Pour le collège,
Marie-Annick Guerdin,
correspondance.eurythmie@ecomail.fr

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Images : Correspondance eurythmie à la Grange des Roues, photos : Amande Reboul

Elfea – Eurythmie en Langue Française – Enseignement – Ateliers

Cours intensif Elfea – Institut Rudolf Steiner

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Création et objectifs d’Elfea

Le Cours intensif Elfea est né en 2020 de la rencontre entre une passion pour l’eurythmie et la demande de plusieurs amateurs d’intensifier leurs cours pour aller plus loin dans le développement de cet art. Puis, les responsables de l’Institut Rudolf Steiner ont proposé de développer cette initiative sous son égide, à partir de la rentrée 2021. 

Elfea est à la fois relié à un haut idéal et sensible aux nécessités de notre époque. Le but d’Elfea est de faire rayonner l’eurythmie auprès d’un large public et en proximité avec la pédagogie Steiner-Waldorf. Elfea offre la possibilité de se former malgré la distance, malgré les contraintes de temps qu’un emploi ou une famille imposent. Notre approche se veut ouverte sur le monde, en recherche constante sur l’essence de l’eurythmie, à l’écoute des besoins du temps, et solidement ancrée dans l’Anthroposophie. 

Nécessité et richesse de l’eurythmie

L’eurythmie permet de trouver un lien avec le monde, de trouver sens, équilibre et harmonie dans une intégration complète de l’être. Elle cultive le beau, elle affine le regard et la perception du monde, elle forme aux lois qui régissent la parole, la poésie, la musique. Elle est à la fois pratique corporelle, sociale et spirituelle.

Elle a un aspect corporel, parce qu’elle relie âme et corps, elle exerce la volonté tout en allant dans la perception corporelle. Elle est chemin de transformation de l’être. 

Elle développe les compétences sociales, dans l’entreprise, à l’école, dans la vie. L’eurythmie permet de vivre les interactions, l’interdépendance entre les phénomènes de manière active : la parole agit sur moi et j’agis sur la parole.

Grâce à l’eurythmie, chacun peut ressentir comment la musique et la parole ouvrent à l’infini au dehors, qui se relie à l’infini au dedans. 

La plupart des écoles d’eurythmie permettent aux étudiants de s’orienter ensuite soit vers l’art, soit vers la thérapie, soit vers la pédagogie. Sans négliger l’aspect généraliste de l’enseignement de base, le manque d’enseignants en eurythmie et notre collaboration avec l’Institut Rudolf Steiner nous ont incités à privilégier les apports pédagogiques. Plusieurs de nos étudiants ont pour objectif d’enseigner l’eurythmie dans une école Steiner-Waldorf. 

Une formation en cours d’emploi et des parcours individualisés

La plupart des personnes qui s’adressent à nous vivent dans un contexte qui ne leur permet ni de déménager ni de quitter leur emploi pour se consacrer à temps plein à une formation. Nous avons donc proposé : 

des week-ends commençant le vendredi en soirée et finissant le dimanche à 13  heures,

des modules de cinq jours,

des cours hebdomadaires.

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En fonction de leurs possibilités, les étudiants peuvent se lier à l’une ou l’autre formule, idéalement aux trois, ce qui constitue un nombre d’heures conséquent, équivalent à un temps plein pour celles et ceux qui le peuvent. Par ailleurs, nous incitons les étudiants et les étudiantes qui souhaitent devenir professionnels à rejoindre, dès que cela sera dans leurs possibilités, une formation à temps plein. 

Les cours et modules ont lieu essentiellement au Centre Coroze à Chatou, parfois à l’école Perceval.

Cette offre de formation au sein de l’Institut Rudolf Steiner permet à chacun de s’engager à son rythme. La formule de base (un week-end par mois) est ouverte à tous ceux qui souhaitent apprendre à connaître plus en profondeur l’eurythmie, à la pratiquer plus intensément. 

Celles et ceux qui souhaitent aller plus loin peuvent ajouter les quatre modules de cinq jours, un par saison.

Enfin, nous incitons les élèves qui le peuvent à se faire accompagner par un ou une eurythmiste de leur région sous forme de cours hebdomadaires. 

L’engagement individuel comme clé de la réussite

Conscients de l’importance d’un travail régulier, nous accompagnons nos étudiants entre deux sessions et les aidons à la prise de notes, de croquis, de dessins… Ils sont encouragés à travailler de façon régulière au milieu des tâches quotidiennes, avec conscience et volonté. Ainsi leur moi est sollicité. L’équipe d’Elfea offre un accompagnement dans ce travail de répétition par un suivi individuel si nécessaire.

Diversité de l’équipe et richesse des enseignements

L’enseignement de l’eurythmie est porté par trois eurythmistes : Emmanuelle de Koning, responsable du projet, Benjawan Boonyawat, et Vasanthi Annoussamy pour l’eurythmie thérapeutique. Des intervenants extérieurs sont régulièrement invités pour apporter d’autres couleurs ainsi que des compétences spécifiques dans la formation.

Outre l’enseignement de l’eurythmie, Elfea propose aux étudiants des disciplines complémentaires qui participeront à leur développement intérieur comme à leur compétence.

Pratique d’art plastique à chaque session, accompagnée par Adrienn Kovacs : dessin de forme, pastel, étude de la couleur, modelage, etc.

formation eurythmie paris

Thérapie avec Vasanthi Annoussamy : cours trimestriel avec une enseignante thérapeute en eurythmie, possibilité de rendez-vous individuels. Cet apport permet aux étudiants de saisir la spécificité de l’usage thérapeutique de l’eurythmie, et offre également la possibilité de poser un regard thérapeutique sur les étudiants en collège : s’assurer de leur bonne santé au cours de ce processus est une de nos préoccupations fondamentales.

Théorie et écoute musicale : Cyril Kravtchenko, pianiste, accompagne les étudiants dans leur culture musicale. Il permet la compréhension théorique de base de la musique : majeur/mineur, hauteur de son, forte/piano, etc… la pratique régulière du chant permet aussi une meilleure écoute et un déploiement de la sensibilité à la musique.

Approche de l’anthroposophie à travers l’étude de conférences non seulement autour de l’eurythmie (les cycles Cours d’Eurythmie musicale et Eurythmie de la Parole de R. Steiner), mais également le cours sur La Nature humaine, L’Initiation, l’approche goethéenne.

Conclusion

L’élan donné par l’Institut Rudolf Steiner ainsi que cette première année d’enseignement a donné à toute l’équipe Elfea et aux étudiants confiance et enthousiasme. Nous sommes très reconnaissants du soutien de la Fondation Coroze, tant en ce qui concerne la mise à disposition des salles que l’aide au financement des formations. Notre souhait est maintenant de solidifier notre initiative, de l’ancrer dans une continuité, et de tracer un chemin vers l’avenir.

Emmanuelle de Koning
https://institut-steiner.fr/eurythmie-langue-francaise/

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Images des étudiants : Élèves de la formation Elfea au Centre Coroze, photos : Adrienn Kovacs ; Image des œuvres : Travaux des élèves  de la formation Elfea, photo : Adrienn Kovacs

Atelier_La_Coussinniere coussins oreillers végétaux

Comment une formation en biodynamie a changé ma vie

Le 3 octobre 1982, fin de journée, commence la formation d’agriculture biodynamique à l’Ormoy dans le Cher. J’en fais partie ! J’avais 24 ans. Atelier_La_Coussinniere coussins oreillers végétaux

J’arrivais du Sud, de la région de Cavaillon, où je travaillais dans les cultures maraîchères sous serre, une agriculture intensive « chimique » bien prononcée.

 

Malgré le climat (pluvieux pendant 6 mois…), cette année de formation en biodynamie a marqué le virage de ma vie. Tout prenait sens : après quelques années d’errance dans diverses écoles, formations et travaux agricoles, cette incroyable vie autour de moi commençait de faire son chemin au dedans de moi, me permettant de faire ce lien si précieux entre la terre et le ciel. Lien que je pressentais déjà grâce à une pratique régulière de yoga : il y avait bien un « au-delà ». Atelier_La_Coussinniere coussins oreillers végétaux

Les intervenants se sont succédé :

la famille Monziès sur le lieu, pour le travail sur la ferme avec les vaches laitières, la fabrication du pain, la peinture aquarelle sur papier mouillé, le jardin, les deux vaches réservées pour l’école, il fallait bien apprendre à traire, d’abord manuellement, avant d’utiliser les machines de la ferme…, le lait transformé, fromages et beurre, la reliure…, etc.,Atelier La Coussinniere coussins oreillers végétaux

puis les nombreux intervenants extérieurs dont j’ai à ce jour oublié certains : Xavier Florin, le Dr Scarsini, Henri Nouyrit, M. Restiau…

Cette richesse m’a portée des années durant : au travers de l’agriculture, j’avais découvert l’anthroposophie, ce fil conducteur qui m’a permis de découvrir la pédagogie pour mes trois enfants, la médecine, le massage Pressel, et une relation nouvelle au christianisme. Tout cela m’a donné confiance pour traverser les épreuves auxquelles j’ai été confrontée, en arrière-plan je savais que chaque événement avait sa raison sur les chemins de la vie, de ma vie.Atelier_La_Coussinniere coussins oreillers végétaux

Aujourd’hui, au sein d’une petite entreprise artisanale que j’ai créée en 2010, La Coussinière, je confectionne oreillers et coussins végétaux, et d’autres articles donnant du confort et du bien-être, et… j’aspire à la retraite !

Tout ce parcours a pu se faire grâce à l’aide de la Fondation Paul Coroze, reçue dès le départ pour cette année de biodynamie. Je remercie infiniment la Fondation, ainsi que les donateurs qui lui permettent de soutenir la jeunesse en quête de vraies valeurs, pour la construction du monde de demain. Puissent de nombreux jeunes continuer à en bénéficier !

Odile Bigand
www.coussinsvegetaux-lacoussiniere-26.fr

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Images : Odile Bigand et son atelier de couture La Coussinière, photos Odile Bigand

Rapport d’activité 2020

Les aides aux étudiants

Sans surprise, 2020 aura été une année qui sort de l’ordinaire. Le nombre d’étudiants aidés est passé de 100 en 2019 (94 bourses et 46 prêts) à 67 (59 bourses et 25 prêts), et le total des bourses versées de 132 470 € en 2019 à 94 550 € ! Seule l’aide moyenne est restée stable (1 724 € contre 1 775 € en 2019), ce qui est dû au fait que le montant des aides dépend de critères qui n’ont pas changé : coût et modalités de la formation et situation personnelle.

Quant aux prêts d’honneur, la tendance déjà évoquée dans des communications antérieures s’est encore accentuée. Alors qu’en 2019 les nouveaux prêts ont représenté 43 900 €, répartis sur 46 étudiants, en 2020 ils se sont élevés à seulement 20 950 €, répartis sur 25 étudiants. Parallèlement, la Fondation a encaissé 63 946 € de remboursements de prêts (contre 66 701 € en 2019). Au 31 décembre 2020, le total des encours de prêts s’est élevé à 274 659 €, en baisse de 40 356 € par rapport à 2019 (315 016 €).

 

 

Les dons reçus

Nous avons par le passé représenté la Fondation comme étant au cœur d’un organisme tripartite comparable à un trépied. Nous venons d’évoquer le pied qui est la raison d’être de notre action, les étudiants qui s’engagent dans des formations. Le deuxième pied, ce sont nos donateurs. Là aussi, 2020 aura été une année exceptionnelle, cette fois dans le bon sens ; alors que les dons s’élevaient, en 20219 à 56 032 €, dont 1 275 € pour le Foyer Michaël, en 2020 ce furent 83 727 €, dont 8 935 € pour le Foyer.

Le nombre de donateurs a aussi progressé, ce qui semble être actuellement une tendance qui nous soutient dans notre action et dont nous sommes reconnaissants : 115 donateurs en 2017, 133 en 2019, 153 en 2020. Parmi ces derniers, 31 sont de nouveaux donateurs, dont une entreprise et trois associations. 32 donateurs, soit un peu plus d’un cinquième, sont d’anciens boursiers ou emprunteurs, ce qui nous réjouit tout particulièrement. Notons aussi que le don moyen a augmenté à 547 € contre 428 € en 2019. Soyez toutes et tous très chaleureusement remerciés pour votre soutien !

13 donateurs ont adressé à la Fondation un don destiné au Foyer Michaël, 18 un don mixte Fondation/Foyer, soit en tout, 31 dons vers le Foyer via la Fondation. Certains ont posé la question de savoir si ces dons vont vraiment au Foyer. La réponse est clairement oui, dans la mesure où la Fondation verse chaque année 20 000 € au Foyer pour équilibrer le budget de ce dernier. Les dons reçus par la Fondation pour le Foyer rentrent dans cette aide. Il est bien sûr aussi possible de faire un don directement au Foyer. Par ailleurs, la Fondation aide aussi le Foyer pour tous les travaux immobiliers.

À la belle récolte décrite ci-dessus s’est ajouté un don pour les bourses d’étude de 35 000 € de la Michael Stiftung, une fondation allemande liée à la Software-AG, qui intervient dans un large éventail de domaines, essentiellement en lien avec l’anthroposophie.

Du point de vue purement comptable, avec des bourses en baisse et des dons en hausse, 2020 aura été une « bonne » année pour la Fondation. Malheureusement la baisse du nombre de bourses attribuées résulte des difficultés au niveau du recrutement des formations, notre troisième pied. Toutes ont été confrontées à des baisses d’inscriptions qui les ont mises plus ou moins en difficulté. Cela leur a demandé et leur demande encore beaucoup d’ingéniosité pour explorer de nouvelles voies. Nous sommes heureux de pouvoir vous présenter dans ce numéro l’évolution de Didascali depuis 2015. 

Pour le Foyer Michaël, si l’année scolaire 2019-2020 était déjà perturbée, 2020-2021 aura été encore bien plus difficile. Certains étudiants n’ont pas accepté de suivre les cours à distance, ce qui a conduit le Foyer à des remboursements partiels. La rentrée à venir est encore entourée d’incertitudes. 

 

Autres postes du compte de résultat (hors Foyer Michaël)

Les loyers encaissés ont légèrement baissé, avec 85 562 € contre 101 729 € en 2019. Cette baisse est à mettre en lien avec la Covid, même si le Centre Coroze en tant que centre de formation a pu rester ouvert pour certaines activités. Même si les charges immobilières ont aussi baissé, le revenu immobilier net s’est élevé à seulement 50 682 €. Les placements financiers ont rapporté 20 673 €. Les frais de fonctionnement sont légèrement en hausse, avec 54 205 € (contre 52 466 € en 2019).

Les dotations aux provisions correspondent essentiellement à des provisions pour risques sur des prêts, mais incluent aussi la dotation légale de 10% du résultat consolidé.

 

 

Résultat

Le résultat hors consolidation avec le Foyer Michaël est déficitaire de 52 708 €, le résultat consolidé avec le Foyer Michaël est positif de 21 320 €. Les comptes ont été certifiés par notre commissaire aux comptes. 

Les deux graphiques ci-après montrent les résultats de la Fondation hors Foyer Michaël.

 

 

 

Rencontre avec d’autres fondations anthroposophiques européennes

Début février 2020, la Fondation a encore pu participer à la rencontre des fondations anthroposophiques implantées en Europe et regroupés dans l’ENDA. Cette fois, c’est stART international qui nous a accueillis à l’école Steiner de Gröbenzell près de Munich. Le programme était exceptionnellement riche, car il incluait une visite du camp de concentration de Dachau, suivie d’une présentation par Peter Selg et Mathias 

Mochner de leur travail de recherche sur la Société anthroposophique à l’époque national-socialiste, avec un focus sur les médecins. Ce travail a donné lieu depuis à un livre1. Il en ressort que, contrairement à ce que certains prétendent, les valeurs de l’anthroposophie sont contraires à toute forme de racisme et que la collaboration de médecins anthroposophes avec le régime était marginale.

 

Le Conseil

Après avoir été invité du conseil depuis septembre 2018, Dominique Schalck en est devenu membre en septembre 2020. D. Schalck est entre autres consultant dans l’Économie Sociale et Solidaire (ESS), administrateur/fondateur de la SCIC Habitats Solidaires (logement très social), du fonds Habitats et Familles Solidaires, du fonds de dotation Éducations Plurielles, de la Fondation pour une Terre Humaine (Suisse) et de la Coopérative Oasis créée en 2018. Il est aussi impliqué dans l’école de Verrières-le-Buisson et a été dirigeant du bureau parisien de la Nef.

Les administrateurs de la Fondation Paul Coroze sont depuis lors Vivien della Negra, Bruno Denis, Évelyne Guilloto (secrétaire), Jonas Lismont (trésorier adjoint), François Lusseyran (président), Maryse Rouzès (vice-présidente), Dominique Schalck, Jean Steinacher (trésorier) et Alain Tessier. Ils ont cumulé ensemble 2 700 h de bénévolat, soit l’équivalent de 1,5 postes à plein temps.

Jean Steinacher,
François Lusseyran,
Jonas Lismont,
Évelyne Guilloto
et Claudia Achour

 

Note : 1. Cf. SELG, Peter, Rudolf Steiner, L’anthroposophie et les allégations de racisme. Société et médecine dans une époque totalitaire, Triades, 2021

Image principale : Cours de peinture dans le cadre de la formation à la pédagogie Steiner-Waldorf Didascali. Photo : Didascali. Voir l’article « Didascali : un nouvel élan ».

Les Anges de Travers

 

En janvier dernier, la Fondation Paul Coroze me proposait d’écrire un témoignage sur mon expérience. J’ai accepté avec grand plaisir. Puis est venu le temps de l’écriture… et aussi celui des doutes… Par quoi commencer ? De quoi parler ? Quel ordre choisir ?

Alors j’ai simplement décidé de laisser parler mon cœur. Et tout naturellement ce sont, avant tout, d’immenses et chaleureux remerciements qui introduiront cet article. C’est essentiellement grâce au soutien de la Fondation Paul Coroze que j’ai pu, en septembre 2017, intégrer l’École Actéon et suivre sa formation professionnelle de l’acteur durant 3 ans. La Fondation Paul Coroze m’a permis de financer une grande partie de cette formation, grâce à des dons (bourses) annuels ainsi que des prêts étudiants. Sans ce soutien, je n’aurais jamais pu intégrer cette formation et espérer pouvoir me rapprocher si près de mon rêve ou plutôt de mon objectif de vie.

Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu faire du théâtre. Toute petite, je participais déjà à de nombreux ateliers, puis j’ai intégré des groupes amateurs. À 18 ans, j’ai débuté mes études en Arts du Spectacle, à l’université Paul Valéry de Montpellier. J’ai obtenu une licence en 2008. Puis, après l’obtention d’un Master Direction Artistique de Projets Culturels en 2010, est arrivé le moment important d’entrer dans la vie active.

Pendant mon cursus de 2 ans (Master), j’avais intégré la galerie d’arts contemporains Hambursin-Boisanté, comme stagiaire. Une fois le diplôme obtenu, cette galerie m’a recrutée comme assistante galeriste. Hélas, quelques mois seulement, la galerie ayant fermé. Ce fut très difficile de retrouver un emploi dans le secteur artistique et culturel. J’ai dû enchaîner des petits contrats… Mais fort heureusement, ça n’a pas duré longtemps. 

Au bout de quelques mois, j’ai eu la chance de rejoindre la Régie Scène Cinés, où je suis restée 5 ans. J’y ai débuté comme médiatrice culturelle au cinéma de Fos-sur-Mer, puis je suis devenue responsable jeune public et chargée des relations publiques au Théâtre La Colonne de Miramas et, pour finir, au théâtre de Fos-sur-Mer. Ces missions me plaisaient énormément. Il s’agissait de faire découvrir le théâtre aux enfants et adolescents, leur proposer diverses activités culturelles et artistiques autour des spectacles. Mais aussi d’assurer le lien avec les compagnies et les publics pour la programmation.

Cependant, comme en filigrane, quelque chose me manquait profondément. Créer, inventer, jouer ! Chaque fois qu’une compagnie arrivait et se produisait au théâtre, un étrange sentiment de mélancolie et d’envie m’envahissait.

L’année de mes 28 ans, j’ai décidé de sauter le pas, convaincue que si je ne tentais pas ma chance, à ce moment-là, je ne le ferais jamais. J’ai démissionné et j’ai cherché et testé différentes formations professionnelles de l’acteur. La majorité des formations étaient exclusivement réservées aux personnes de moins de 25 ans, d’autres étaient extrêmement chères ou avec un contenu décevant et parfois les deux. En 2016, j’ai repris le théâtre amateur au sein de l’École Actéon, sans même savoir qu’elle proposait, en plus des cours amateurs, un cursus professionnel.

Au bout de quelques mois de cours hebdomadaires avec Wilhelm Queyras, plus aucun doute possible, j’avais bel et bien trouvé l’école que je souhaitais intégrer pour apprendre le métier de comédienne. Le directeur m’a parlé de la Fondation Paul Coroze et de ses actions et aides aux formations. C’est à ce moment-là que l’aventure a commencé ! 

La formation dispensée est unique et novatrice. Elle est basée sur l’imagination par l’action et issue du Cours aux acteurs de Rudolf Steiner. Pendant 3 ans, j’ai été formée à de très nombreuses techniques artistiques, comme :

-l’interprétation, en passant par le conte, la poésie, la tragédie,

-l’art de la parole, avec une technique spécifique de l’École Actéon,

-l’improvisation,

-la comédie.

J’ai aussi découvert de nombreux autres arts et pratiques artistiques comme le chœur parlé, l’eurythmie, la danse Laban, et j’ai participé à plusieurs stages d’approfondissement portant sur le clown, le mime, la commedia dell’arte, les masques, l’escrime théâtrale, les cascades, la mise en jeu face à une caméra. Au-delà des techniques et de l’art lui-même, cette formation a été, plus que tout, une merveilleuse aventure humaine et spirituelle. Trois années faites de rencontres avec des personnes extraordinaires, que ce soit parmi mes camarades ou au sein même de l’équipe pédagogique. Ensemble, nous avons pu créer et monter de beaux projets, et continuons encore à ce jour.

Ma formation à l’École Actéon s’est terminée, mais l’aventure continue de plus belle ! Il y a deux ans, avec un de mes camarades, devenu mon compagnon, nous avons créé, en parallèle de notre formation, notre propre compagnie de théâtre. Elle a pour nom « Les Anges de Travers ».

Nous travaillons actuellement à la création de notre tout premier spectacle « L’Homme poubelle : Ensemble vers l’Harmonie Sociale ! ». Nous espérons pouvoir le présenter au public en septembre 2021. C’est un travail titanesque que nous avons entrepris. En effet, nous assurons, seuls, tout le côté artistique mais aussi toutes les fonctions administratives. Et la crise sanitaire que nous traversons n’a, bien sûr, pas facilité notre travail. Cependant, nous avons la chance d’avoir noué des partenariats, le premier avec l’École Actéon, dont les fondateurs et dirigeants continuent à suivre, amicalement, nos avancées et nous permettent de travailler dans les locaux de l’école. Le second avec le théâtre 11 Gilgamesh Belleville, qui nous soutient dans nos projets. 

Le métier de comédien est dur et éprouvant, tant physiquement que mentalement, et ne nous permet pas, à ce jour, de vivre financièrement de manière aisée, surtout dans le contexte actuel. Mais forts de nos motivations et convictions, nous avançons quand même et avec plus de force, de rage et de passion. Certes, cela nous demande beaucoup d’engagement et d’implication, mais c’est aussi la vie la plus épanouissante que j’aie pu connaître, et j’ose dire qu’elle est merveilleuse. À force de travail, petit à petit, nous voyons s’esquisser ce dont nous rêvions en commençant la formation avec Actéon. Et nous avons bien l’intention de concrétiser et faire vivre ce projet.

Nous espérons, bien sûr, à plus long terme, développer notre compagnie et partager notre univers et notre passion, par d’autres créations. Et je forme le vœu, au détour d’éventuelles collaborations futures avec la Fondation, de pouvoir aider, à notre tour, d’autres personnes à réaliser leur rêve.

Floriane Douat

La compagnie Les Anges de Travers
est à retrouver sur Facebook : 
@cielesangesdetravers

 

Image : Floriane lors de la pièce de théâtre “L’homme poubelle : Ensemble vers l’Harmonie Sociale”.  Photo : Les Anges de Travers

La tête et les mains

Après une maîtrise en sciences naturelles à Orsay, j’ai fait de 1984 à 1986 la formation pédagogique au Centre Perceval de Chatou, promotion Victor Hugo. À plusieurs reprises, René Querido est venu nous donner des cours. Nous avions pris l’habitude de nous retrouver au café durant les pauses, pour discuter. 

René nous a aussi parlé d’un centre de formation en Californie et de l’année de formation artistique. Cela m’a tout de suite accrochée ! J’ai fait une demande d’aide à la Fondation Paul Coroze et j’ai eu le plaisir de recevoir une bourse. En août 1986, je suis partie avec une valise pour Sacramento, Californie, pour un an… J’y ai suivi la formation artistique avec Theodore (Ted) C. Mahle. 

Tout doucement, mon anglais s’est amélioré en même temps que mon travail artistique. Quel bonheur que de pouvoir peindre ou dessiner toute la journée. Ce fut un temps de recherches et de rencontres et j’ai trouvé la personne qui allait être mon mari et le père de mes 3 enfants. 

En juin 1988, nous avons quitté la Californie pour le New Jersey. Mon mari a pris la 4e première classe de l’école Waldorf de Princeton. Pendant 16 années, je me suis occupée des élèves du jardin d’enfants l’après-midi. J’ai aussi donné des cours de français pendant un an. Par la suite, j’ai été assistante puis professeur de travaux manuels. 

Je suis devenue bilingue, mais les enfants apprennent la grammaire d’une langue en la parlant, je ne pouvais donc pas leur être un bon modèle. C’est pourquoi je n’ai jamais voulu devenir professeur de classe. J’aspirais à devenir professeur des grandes classes, mais l’école de Princeton n’a jamais pu se lancer dans cette aventure, jusqu’à ce jour.

2003-2004 a été une année très difficile pour l’école de Princeton et j’ai dû la quitter. C’est l’année où mes parents ont découvert l’école d’Avignon au marché de Noël. Je me souviens de leur avoir dit en plaisantant, alors qu’ils me relataient leur visite : « J’y serai en septembre ! »

Il faut faire attention à ce que l’on dit, car effectivement, à la rentrée de septembre 2004, je fus présentée avec les nouveaux professeurs de l’école Waldorf en région d’Avignon à Sorgues ! J’y enseigne les travaux manuels de la 6e à la 11e, et la biologie de la 9e à la 11e classe. 

Pendant 3 ans, nous avons eu la chance d’avoir une 12e classe, ce qui était formidable pour les cours de biologie. Un grand puzzle se mettait en place. 

En plus de mes cours réguliers, je fais des incursions dans le primaire en travaux manuels. Cette année, j’apprends aux enfants de 1ère à tricoter et je me régale d’être avec les tout-petits. On me demande aussi de plus en plus de faire des cours de physique-chimie en moyennes classes et, occasionnellement, des cours de mathématiques et de biologie.

Être polyvalente me semble une nécessité dans nos petites écoles. De plus, en enseignant de la sorte, j’ai trouvé un bel équilibre entre la tête et les mains.

 

Annick Trémel

 

Image : Patchwork des élèves pour les cent ans de la pédagogie Steiner Waldorf. Photo  : Annick Trémel. 

 

Didascali : un nouvel élan

Didascali, c’est :

-un centre de formation, implanté à Sorgues, créé en 1997, avec, depuis 2010, en moyenne, entre 50 et 60 participants chaque année, venant surtout du sud de la France, dans deux promotions en parallèle,

-une formation à la pédagogie Steiner-Waldorf sur trois ans, destinée aux praticien.ne.s de l’éducation de l’enfant et de l’adolescent, une grande partie étant déjà en poste dans des écoles Steiner-Waldorf,

-un enseignement abordant aussi bien la petite enfance (0-6 ans) que l’enfance et l’adolescence (6-18 ans),

-une formation répartie sur 9 week-ends par an et trois sessions de 4 à 5 jours avec, en outre, deux semaines de stage chaque année dans des structures Steiner-Waldorf, et

-une organisation au sein d’une coopérative d’activités qui s’inscrit dans le cadre de l’économie sociale et solidaire et dans la certification qualité Qualiopi.

Bref historique

Didascali a vu le jour au milieu des années 1990, quand l’école Steiner-Waldorf de Sorgues ne comptait que quelques dizaines d’élèves. Le lien est resté fort : tous les cours ont actuellement lieu à l’école. Les bureaux se trouvent depuis quatre ans dans un hangar aménagé en bureaux, avec une attention à la beauté et à l’écologie – directement en face de l’école.

En 2010, Didascali a ouvert deux promotions departicipants et a abandonné le statut associatif.

L’équipe pédagogique a connu plusieurs changements depuis 2017.

Une équipe pédagogique enrichie

Aujourd’hui, la formation est portée par une équipe motivée de formateurs permanents, notamment Marie-Caroline Bakke, Emmanuelle Bialas, Fabienne Defèche, Aline Jandl, Nienke Maas, Marcella Trujillo, Marie-Anne Steiner et Willem Meesters, qui est depuis 2013 responsable de l’établissement Didascali dans le cadre de la coopérative d’entrepreneurs Oxalis.

Didascali a le plaisir d’accueillir cette année Ethel Sarafis comme responsable de l’Option Petite enfance et Virginie Gasperitsch pour les Travaux manuels.

L’équipe élargie compte d’autres formateurs réguliers qui interviennent deux à quatre fois par an : René Becker, Patrick de Beukelaer, Thomas Daviaud, Daniela Hucher, Philippe Perennès, Philipp Reubke, Jost Schieren, et Rachel Stehli, ainsi qu’une vingtaine d’intervenants ponctuels.

L’équipe qui porte la structure de Didascali

Pour l’équipe portant la structure au quotidien, un vent nouveau souffle avec la venue en mai 2021 de Mathilde Becker (en remplacement de Catherine Pouleur) pour la gestion administrative et les relations avec les étudiants, ainsi que de Fanny Mallet, pour le volet juridique et la communication. Cela permet à Reynald Devanlay, qui a été particulièrement dévoué à Didascali depuis plus de 10 ans, d’alléger progressivement sa charge de travail au cours de l’année à venir, selon son souhait. Tamara Farin intervient toujours pour l’organisation des Journées découvertes et des Portes ouvertes.

Le passage par le confinement

Comme toute structure de formation, l’équipe Didascali a dû inventer une alternative à son fonctionnement habituel lors du premier confinement. Chaque participant a suivi environ 45 cours à distance, par visioconférence, entre mars et juin 2020. Depuis juin 2020, les cours organisés dans le cadre de la formation professionnelle ont pu avoir lieu sur place, avec bien sûr quelques adaptations.

Ce confinement nous a ouverts à utiliser davantage les outils technologiques, ce qui donne aujourd’hui un nouvel essor et une nouvelle efficacité à notre organisation. Ponctuellement, les visioconférences sont utilisées avec les étudiants dans certaines circonstances et elles permettent de faciliter les réunions avec les membres de l’équipe.

Un présent fort de potentialités

Aujourd’hui, Didascali a mis en place de nouvelles habitudes de travail dans le cadre d’une démarche visant à attester de sa qualité et à renforcer son rayonnement. En effet, pour que les participants puissent continuer à bénéficier d’une prise en charge par l’intermédiaire de leur employeur, via son Opérateur de Compétences (OPCO), les organismes de formation en France doivent obtenir la certification Qualiopi. La certification a été obtenue en avril 2021 suite à un audit d’une journée sur place. Le travail, très conséquent, menant à la certification a été réalisé avec le soutien ô combien précieux des collègues d’Oxalis.

Cette démarche et les retours de l’auditeur ont mis en lumière les atouts de la formation :

-la possibilité pour les participants de faire régulièrement des stages dans les écoles Steiner-Waldorf en France et à l’étranger, et d’avoir des perspectives de nombreux débouchés professionnels dans le mouvement Steiner-Waldorf,

-des partenariats maintenus avec l’université Alanus en Allemagne, le réseau international Inaste, et d’autres centres de formation, comme l’Institut Méditerranéen de Formation d’Avignon pour son diplôme Éducateur.trice de Jeunes Enfants (EJE), avec lequel Didascali a récemment officialisé un partenariat,

-un fonctionnement s’appuyant sur la coopération et le dialogue étroit entre les formateurs et les participants, ainsi qu’entre l’équipe et les délégués de promotion, et

-des valeurs humanistes et une ambiance de travail conviviale.

Des projets à court, moyen et long termes

Le projet de l’équipe à court terme est de travailler plus consciemment sur un projet pédagogique cohérent, sur trois ans, et sur un accompagnement individualisé de qualité pour les étudiants.

En effet, une grande partie des personnes en cours de formation travaillent déjà dans des écoles Steiner-Waldorf, ce qui constitue une tendance depuis quelques années. Cela demande une adaptation de l’offre de formation, car il s’agit désormais de trouver un bon équilibre entre les apports de substance, les cours artistiques et les ateliers de pratique pédagogique.

Didascali a également pour but d’accroître sa visibilité en se faisant mieux connaître au sein du mouvement des écoles Steiner-Waldorf et au-delà, notamment en améliorant le site Didascali.org, en lien avec la Fédération Steiner-Waldorf, dans le cadre d’une démarche proactive de communication. En outre, nous mettons en œuvre des Journées découvertes, des supports de communication variés et une attention constante à la démarche qualité.

Un projet à long terme est d’obtenir une reconnaissance pour des modules de Certification de Qualification Professionnelle (CQP), voire, plus tard, une reconnaissance Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP). Actuellement, la formation Didascali représente pour un participant des frais d’un montant de 10 000 euros pour les trois années. Or cette reconnaissance supplémentaire permettrait d’élargir les prises en charge au-delà des OPCO, notamment d’ouvrir la possibilité d’utiliser le Compte Personnel de Formation (CPF).

La force de la Fondation Paul Coroze

Dans ce contexte de prise en charge limitée et d’absence de subventions publiques, toute l’histoire de Didascali n’aurait pas été aussi dynamique sans le soutien solide et fidèle de la Fondation Paul Coroze, qui, chaque année, soutient généreusement de nombreux participants, en leur offrant des bourses et des prêts d’honneur.

Avec gratitude,

Fanny Mallet,
Willem Meesters

Contact :
mail : info@didascali.org ;
tél : 04 90 14 98 18,
site : www.didascali.org

Image : Cours de botanique avec René Becker dans le cadre de la formation en pédagogie Steiner-Waldorf à Didascali. Photo : Didascali.